Les pratiques d’observation sont déjà exercées de façon ponctuelle au sein des établissements pour enfants, depuis la fin du XIXe siècle. Les nouveaux centres d’observation et de triage, expérimentés juste avant la seconde guerre et généralisés à partir de la Loi du 27 juillet 1942, signent l’entrée en force de nouveaux experts de l’enfance : médecins, neurologues, psychologues, psychiatres… Des dossiers sont constitués sur chaque enfant avec entretien d’arrivée, fiche médicale, examen psychiatrique… Tout devient alors objet d’observation : travail manuel, cahier scolaire, exercices sportifs, comportement à table… Et tous les acteurs de la prise en charge contribuent à alimenter le dossier. Au cours des années, se développe et se multiplie ainsi toute une batterie de tests qui participe de cette volonté de peser, quantifier, mesurer les corps et les troubles de l’esprit dans le but de soigner. L’observation se veut être une science, mais elle est rapidement une impasse. À l’issue de la période de 3 mois en moyenne, le mineur est placé en fonction des places disponibles quand il n’est pas rendu tout simplement à sa famille. Son dossier vient alors rejoindre les autres au grenier
