Logo Enfants en justice
Visite
Logo Ministère de la justice
Visite

GENET Jean (1910-1986)

Notice

Né à Paris le 10 décembre 1910 de père inconnu, Jean Genet est abandonné par sa mère qui le confie à l’Assistance publique à l’âge de 7 mois. Elle meurt dix ans plus tard de la grippe espagnole et son identité n’est dévoilée à son fils qu’à sa majorité. Placé nourrisson en famille d’accueil à Aligny dans le Morvan, Jean Genet garde un excellent souvenir de la famille Régnier et c’est avec douleur qu’il perd Madame Régnier à l’âge de 12 ans.
Très bon élève, Jean Genet réussit le certificat d’études avec la mention bien, mais en dépit du soutien de son instituteur pour qu’il poursuive sa scolarité, il est envoyé par l’Assistance publique dans la région parisienne pour apprendre le métier de typographe et à presque 14 ans, c’est la coupure définitive avec Aligny et la famille Régnier.

S’inaugure alors un cycle de vols, de petits larcins et d’incarcérations, dont une à la Petite Roquette, avant d’être placé, en 1926, à la colonie pénitentiaire de Mettray, qu’il évoquera vingt ans plus tard dans une œuvre majeure Le Miracle de la rose.

Genet quitte Mettray en 1928, s’engage dans l’armée pour en déserter en 1936 après être passé par la Syrie , le Maroc et avoir gagné les galons de caporal.
De retour à Paris, il est condamné pour de nombreux délits mineurs, vagabondage, prostitution homosexuelle et endure 13 séjours en prison entre 1937 et 1944. A la faveur d’une libération, il est épisodiquement bouquiniste, publie en 1942 à compte d’auteur Le condamné à mort et rencontre alors Jean Cocteau qui se porte garant et le sauve de la condamnation à perpétuité.

Entre 1942 et 1949, Genet publie ses premières œuvres, dont une partie écrite en prison : Notre Dame des Fleurs, Le Miracle de la rose, Pompes funèbres, Querelle de Brest, fait paraître deux de ses pièces de théâtre Haute surveillance et Les Bonnes tandis qu’il est présenté au tout Paris par Jean Cocteau. Dès 1952, un premier tome de ses œuvres complètes paraît chez Gallimard et Jean-Paul Sartre écrit un gros ouvrage Saint Genet comédien et martyr qu’il réfute violemment.
À partir de 1955, Genet publie de nouvelles pièces, Le Balcon, Les Nègres, dont Les Paravents sur le pouvoir colonial, qui provoque le scandale lors de sa représentation à Paris en 1966. En 1968, lors d’un voyage aux Etats-Unis il rencontre les auteurs de la « beat generation » et se lie avec les Black Panthers.

De retour en 1971, entre la France et le Maroc où il construit sa vie avec Mohamed El Katrani, Genet milite avec Michel Foucault et Jean-Paul Sartre sur le problème des prisons, ainsi qu’avec les travailleurs étrangers. Consacrant son dernier combat à la cause palestinienne, il publie Le Captif amoureux en 1986, et décède la même année.

Texte : Jacques Bourquin

Documents

Liens externes