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Brunoy (1929-1967)

Notice

Le foyer de Soulins qui ouvre en septembre 1929 à Brunoy en Seine-et-Oise est le tout premier établissement d’accueil et d’observation fondé en France. C’est une création du Service social de l’enfance en danger moral (future association Olga Spitzer), lequel dès le début de son organisation en 1923 a prévu que certains enfants « en danger » pour lesquels se posent des problèmes d’éducation plus délicats à résoudre puissent être hébergés provisoirement dans ce type d’établissement. Le château a été acquis en 1928 grâce à un don exceptionnel du banquier Arthur Spitzer. Son épouse, Olga, cofondatrice du service social, dresse le projet pédagogique de la maison d’observation qui accueillera en priorité les enfants du service social et sera dirigée jusqu’en 1930 par Marie-Thérèse Vieillot. Les enfants sont répartis en deux groupes d’âge scolaire de 14 au maximum, l’un de filles l’autre de garçons. Ils sont soumis à un examen médical et médico-psychologique et observés durant 3 à 8 semaines pour orienter la décision du juge. Les fondatrices misent sur le charme du lieu et l’aménagement d’une vie « familiale » pour se démarquer à la fois des familles défaillantes et des maisons de correction décriées. Chaque groupe, ou « famille », est dirigé par une éducatrice ou « mère de famille » qui travaille en concertation avec l’institutrice et l’infirmière.

Dès 1933 pourtant, le foyer est mis en danger par la réduction des subventions de la Justice sous l’effet de la crise. Il s’éloigne de ses origines judiciaires et recherche ses ressources du côté du département, lequel finit par conditionner sa clientèle et ses orientations. Peu à peu, les enfants sont envoyés par les 14 services sociaux parisiens, la moitié d’entre eux retournant chez leurs parents à l’issue de leur séjour. En 1933 également, des groupes de rééducation s’ajoutent aux groupes d’observation face au défaut de possibilités de placement. Cet état de fait se poursuit après la guerre quand le foyer compte deux groupes d’observation et trois groupes de rééducation.

Au cours des années 1950, le problème du recrutement du personnel motive la mise en place d’une formation d’éducateurs en interne. Les tentatives de modernisation et d’extension pour accueillir les adolescents au sortir de Soulins échouent, jusqu’au nouvel emménagement du foyer comme Institut de rééducation psychopédagogique à Tigery (Essonne) en 1967 sous la direction de François Girard-Buttoz.

Texte : Sylvain Cid

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