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La Prévalaye (1944-1976)

Notice

Le 9 octobre 1944, un nouveau centre d’accueil ouvre près de Rennes, à l’initiative de la Fédération bretonne de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (FBSEA) dont le secrétaire Jacques Guyomarc’h prend la direction.
En 1945, La Prévalaye devenu centre régional de triage et d’observation est officiellement habilité à la garde des mineurs (délinquants, vagabonds, pupilles difficiles etc…). Dès 1946, le centre a déjà accueilli 123 garçons, s’est imposé auprès des magistrats de la cour d’appel de Rennes et affirme pallier à des services psychiatriques jugés « trop insuffisants à Rennes pour permettre dans tous les cas un diagnostic sérieux ».
En dépit d’un rapport d’activité de 1949 affirmant la prise en charge d’enfants issus de canaux divers (tribunaux pour enfants, directions de la population, offices de pupilles de la Nation, familles etc…), le centre accueille une population bien ciblée, soit essentiellement de jeunes mineurs ayant fait l’objet d’une mesure judiciaire. Ainsi, il faut souligner que c’est par le réseau des juges et des assistantes sociales des tribunaux de la région que la plupart des mineurs sont confiés à la Prévalaye.
Par ailleurs, ces derniers sont surtout jugés à une échelle restreinte (cour d’appel de Rennes et des tribunaux d’Ille-et-Vilaine) démontrant le rapport de proximité pour ce qui est de la mise en observation des enfants. Enfin, les décisions de placement réalisées au bout de la période d’observation de quatre mois relativise tout autant le rôle de pourvoyeur des établissements revendiqué dans la région. En effet, la majorité des enfants est confiée aux établissements gérés directement par la FBSEA – le centre Ker-goat, le foyer rural du Bois du Loup, le foyer de semi-liberté « Jeunes et métiers » – ou aux Institutions publiques d’éducation surveillée (IPES) tandis que la plupart des autres sont soit remis à la famille, soit en placement rural ou artisanal, soit à l’armée.
À sa manière, la Fédération agit donc comme les anciennes sociétés de patronage en suivant ses propres filières et son propre réseau de placement. Son rayon d’action reste relativement circonscrit jusqu’au début des années soixante quand les efforts de Jacques Guyomarc’h parviennent enfin à capter des organismes offrant d’autres types de prise en charge.
Le 5 avril 1976, le centre d’observation étant au niveau national en perte de vitesse, La Prévalaye est transférée au centre des Rabinardières, un internat de 80 places, créé lui aussi près de Rennes, qui ferme à son tour ses portes en 1984.

Texte : Mathias Gardet

Documents

Liens externes

Adolie

Bibliothèque numérique patrimoniale de l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), Adolie propose quelques ressources concernant le centre d’observation de La Prévalaye.

Collection photographique au Musée de Bretagne

Le Musée de Bretagne à Rennes conserve 419 clichés sur le centre de Ker Goat consultables en ligne (inscrire « Centre d’observation de la Prévalaye » dans la Recherche).

Fonds aux Archives départementales

Les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine conservent en particulier les archives du CREAI Bretagne, dont un certain nombre de dossiers sur le centre d’observation de La Prévalaye (entrée 155J).

Fonds aux Archives nationales

Les Archives nationales (site de Pierrefitte) conservent des éléments sur l’ancien centre d’observation de La Prévalaye en particuler dans le fonds Jacques Guyomarc’h (entrée AS/208(I)).

Registre de la Fédération bretonne de sauvegarde... (1944-1957)

Le premier registre de la Fédération bretonne de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (1944-1957), association gestionnaire du centre d’observation de La Prévalaye, est en ligne sur le site du CNAHES.

Témoignages d’éducateurs [VIDEO]

Le site du CNAHES héberge de nombreux extraits de témoignages d’éducateurs et d’éducatrices du centre d’observation de La Prévalaye (Rachel Bailly, Marie-Blanche David, Daniel Dupied, Jacques Guyomarc’h, Michel Lemay, Colette Mainguy, Yann Maléfant, Odette Piriou).