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« Il vaut mieux prévenir que guérir », cet adage est récurrent dans l’idée de prévention. Telle qu’elle est pratiquée au XIXe siècle et dans le première moitié du XXe siècle, la prévention a souvent été associée au concept de peur et de défense sociales, de répression, d’hygiénisme. Le réseau des œuvres et des patronages se charge de « protéger » les enfants risquant de tomber aux mains de la justice ou que celle-ci veut bien leur confier ; autour des tribunaux, agissent les visiteuses à domicile, les délégués à la liberté surveillée, à l’exemple des agents de probation américains, puis à partir des années 1920, les assistantes sociales. Tous ces acteurs ont une mission claire : on leur demande d’intervenir. À la fin des années 1940, nés d’initiatives dispersées, se développent les clubs et équipes de prévention dans les quartiers. Ils entendent se démarquer des pratiques antérieures puisqu’ils ne sont pas mandatés par la justice pour s’occuper de tel jeune ou de tel famille. Ils interviennent le moins possible, ils veulent faire parti du décor. Est-ce pour autant si différent ? N’y a-t-il pas aussi l’idée de pénétrer dans les quartiers, de les assainir ? À partir de 1959, le peur revient devant ce qui est appelé « la montée des jeunes », avec la réapparition des phénomènes de bande, en particulier les fameux « bousons noirs ». Pendant dix ans, se dessine alors une politique concertée de prévention et le rôle de vigilance exercé par les éducateurs de rue semble le plus approprié. Il faut protéger la société tout en protégeant la jeunesse d’elle-même.