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BRUNSCHVICG Cécile (1877-1946)

Notice

Cécile Kahn est née à Enghien-les-Bains en Seine-et-Marne le 19 juillet 1877. Elle appartient à une famille aisée et se marie avec le philosophe Léon Brunschvicg en 1899. Ce serait lui, d’après certaines sources, qui l’aurait sensibilisée au féminisme. L’année 1909 voit son entrée dans deux grandes associations féministes réformistes : le Conseil national des femmes françaises (elle y est déléguée des “ Réchauds du Midi ”) et l’Union française pour le suffrage des femmes. Elle s’y intègre rapidement et se montre particulièrement active dans ses responsabilités puisqu’elle devient en 1910 secrétaire générale de l’UFSF et à peu près à la même date secrétaire de la section travail du CNFF. En 1915, elle préside la section travail à la suite de Gabrielle Duchêne, exclue en raison de ses prises de position pacifistes, et en 1924 devient présidente de l’UFSF à la mort de Marguerite de Witt-Schlumberger. La même année, elle prend la direction de La Française, l’hebdomadaire du féminisme réformiste. Son intérêt pour la défense et la protection du travail des femmes apparaît également dans sa participation à la création de l’École des Surintendantes d’usine en 1917. Dans ce contexte de Première guerre mondiale, Cécile Brunschvicg, comme la majorité des féministes, rejoint l’ “Union sacrée” et crée en 1916 l’Œuvre parisienne pour le logement des réfugiés dont elle assure encore la gestion quelques années après la guerre.

L’année 1924 marque également son entrée dans la vie politique puisqu’elle adhère au parti radical dont les femmes étaient exclues jusqu’à cette date. En 1936, Cécile Brunschvicg entre dans le gouvernement de Léon Blum sans doute en raison de sa place dans le féminisme réformiste et de son appartenance au parti radical. Sa nomination est paradoxale puisqu’elle n’a pas le droit de vote et, mariée, elle est encore mineure civilement.

Comme sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale jusqu’en juin 1937, puis en tant que vice-présidente du Conseil supérieur de la protection de l’enfance et du Conseil supérieur d’hygiène sociale, elle fait aboutir un certain nombre de réformes sociales en faveur des enfants et des femmes. La guerre met fin à ses activités militantes et en juillet 1940, elle est contrainte, étant juive, de se réfugier puis de se cacher dans le Midi de la France. Elle meurt le 5 octobre 1946 en ayant eu la satisfaction de voir les femmes voter.

Texte : d’après une notice de Violaine Poubanne et Soizic Thuau, Université d’Angers, juin 2002

Source illustration : Photo Henri Manuel, Paris, Bibliothèque Marguerite Durand

Documents

Liens externes

Archives de Cécile Brunschvicg

Le fonds est consultable au Centre des archives du féminisme (CAF) à Angers.

Conférence sur Cécile Brunschvicg (C. Formaglio, 2016) [VIDEO]

Cécile Formaglio dresse le portrait de « Cécile Brunscvicg, une pionnière et une fondatrice de l’ETSUP » au cours du colloque « L’intervention sociale dans une perspective de genre » organisé à l’ETSUP le 20 mai 2016.

Exposition virtuelle sur Cécile Brunschvicg

Cette exposition en ligne sur MUSEA, réalisée par Cécile Formaglio, docteure en histoire, met l’accent sur les différents engagements féministe, social et républicain de Cécile Brunschvicg.

Le Cedias - Musée Social

LE CEDIAS - MUSÉE SOCIAL (Centre d’études, de documentation, d’information et d’action sociales) propose une notice biographique dédiée à la grande figure de l’action sociale Cécile Brunschvicg.

Notice biographique du Maitron

Le dictionnaire « Femmes » du Maitron (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social) propose une notice sur Cécile Brunschvicg signée par Cécile Formaglio.

Notice du Dictionnaire du service social

Ce dictionnaire biographique du service social mis en oeuvre par le GREHSS (Groupe de recherche sur l’histoire du service social) et hébergé par le CEDIAS-Musée social a pour objectif de contribuer à l’histoire du service social en mettant en lumière les actrices - et acteurs - qui l’ont fondé et construit.

Ressources sur le site de l’ETSUP

Le site de l’ETSUP propose plusieurs liens vers des ressources en ligne sur l’une de grandes fondatrices de l’ancienne Ecole de surintendantes d’usines en 1917.