Historique du centre
Histoire de la Ferme de Champagne
La Ferme de Champagne de Savigny-sur-Orge est un des premiers établissements gérés par la toute nouvelle direction de l’Éducation surveillée. Il a ouvert ses portes en juillet 1945 et a fonctionné en tant que centre d’observation public jusqu’en 1972. Il accueillait uniquement des jeunes garçons ayant tous entre 13 ans et 20 ans, pour une durée de trois mois avant décision définitive du juge des enfants. Étant le seul établissement de ce type à proximité de Paris, il a été rapidement en sur effectif, les 120 places prévues initialement s’avérèrent rapidement insuffisantes, la construction de pavillons en préfabriqué ayant permis d’augmenter le nombre de jeunes accueillis à 160 puis 180, devant parfois improviser pour loger jusqu’à 210 mineurs. Il devient à partir de 1976, un service d’hébergement plus classique pour une prise en charge plus longue (ISES). Toujours en activité aujourd’hui, le plateau de champagne a accueilli successivement les dernières innovations des politiques judiciaires : centre de placement immédiat (1998) et tout dernièrement centre éducatif fermé (2009).
Histoire du centre d’exposition « Enfants en Justice »
À l’initiative de l’Association pour l’Histoire de la protection judiciaire des mineurs (AH-PJM), le centre d’exposition « Enfants en justice XIXe-XXe » a été financé et inauguré par la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) en décembre 2001. Cet espace a été conçu pour "permettre à ceux qui vivent ou sont appelés à vivre dans ces établissements et services de s’approprier et de mieux comprendre leur histoire en faisant la part des héritages et des nouveautés, mais aussi pour interpeller ceux qui n’y sont jamais venus, bousculer les images toutes faites et redonner à cette histoire toute sa place."
L’idée qui a prévalu a été d’installer le centre d’exposition dans un lieu chargé d’histoire. Le plateau de la Ferme de Champagne à Savigny-sur-Orge appartient au Ministère de la Justice depuis septembre 1945, et n’a cessé d’accueillir des jeunes depuis cette date. Le pavillon d’accueil est la partie du centre qui conserve la trace la plus vivante de l’expérience du centre d’observation. C’est dans ces murs fortement habités par leurs derniers pensionnaires qu’il a été décidé de créer un lieu d’histoire et de mémoires.
Un couloir, 14 chambrettes (aux airs de cellules), un système de fermeture de portes centralisé, voici le décor de l’exposition permanente « Enfants en justice ». Dans ce cadre à l’architecture marquée, les concepteurs (Mathias Gardet et Jean-Pierre Baudu) ont décliné différents thèmes allant du jugement à la condamnation en passant par l’évasion ou la rédemption. Chaque cellule aborde ces sujets grâce à de nombreuses archives, documents, objets, iconographies, vidéo. Un parcours qui permet non seulement de mieux connaître le passé des colonies agricoles pénitentiaires et autres maisons de correction, mais qui nous plonge aussi dans le quotidien des enfants placés. La grande originalité de la scénographie étant de nous faire évoluer à l’endroit même où les adolescents vivaient ; ils sont là tout proches, à travers leurs effets personnels (confisqués à leur arrivée et retrouvés, pour certains, trente ans après dans le grenier), leurs graffitis, leurs poèmes, leurs dessins, leurs rédactions… Tous ces documents sont les pièces maîtresses de l’exposition, ils permettent de retracer de manière sensible la douloureuse et complexe histoire des institutions pour mineurs de justice.
Depuis 2009, le centre d’exposition est un service rattaché à l’École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse (ENPJJ).