Autour du jeune en Justice converge un ensemble de personnes qui interviennent à un moment ou à un autre de la prise en charge de façon plus ou moins visible : gendarme ou policier, assistante de police, assistante sociale, religieuse, juge des enfants ou d’instruction, avocat pour mineurs, délégué à la liberté surveillée, surveillant, éducateur (spécialisé, de rue, scolaire, technique…), psychiatre ou psychologue, cuisinier, homme et femme d’entretien, veilleur de nuit… Certaines d’entre elles se sont constituées en corps de métier : elles ont créé des écoles, institué des modalités de formation, décidé de leur recrutement, elles se sont organisées en association professionnelle ou en syndicat, elles ont défendu un statut, un diplôme et même un diplôme d’Etat, négocié des subventions, des durées de travail, des congés payés, une retraite… Malgré l’épithète devenue généraliste de « travailleurs sociaux » et la mise en place tardive de formations en partie communes, tous ces métiers ont une histoire bien spécifique, plus ou moins ancienne, plus ou moins institutionnalisée, avec chacun leur culture, leur esprit, leur code, leur déontologie.
Texte : Véronique Blanchard, Mathias Gardet
Source illustration : panneaux réalisés dans le cadre de l’exposition « Enfants de Justice. La rééducation en Bretagne dans les années 40 » conçue par Jean-Pierre Baudu, Mathias Gardet et Eric Morin, Musée de Bretagne, Rennes, 1999