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MICHARD Henri (1908-2002)

Notice

Né dans une famille paysanne, Henri Michard intègre l’École normale supérieure (ENS) de Saint-Cloud en 1929. Professeur puis inspecteur d’académie, il rencontre René Courtois, en charge de la réforme de l’Institution publique de l’Éducation surveillée depuis 1938 puis participe à cette dernière auprès d’Alice Delaunay à la Libération.
En 1945, dans le contexte d’un profond changement de l’Éducation surveillée, il quitte l’Éducation Nationale tandis qu’il remet un projet d’un centre alliant formation et recherche, « moyen essentiel pour inventer l’Éducation surveillée et dégager de nouvelles méthodes ». Dans un premier temps, il pense que la formation initiale des éducateurs doit relever de l’Éducation nationale et de l’école de Beaumont-sur-Oise qui forme des instituteurs spécialisés. L’Éducation surveillée n’aurait pris en charge que la formation de perfectionnement des personnels en lien avec la recherche. Il modifie sa position en 1946-1947. Les premières sessions de formation initiale d’éducateurs de l’Éducation surveillée ont lieu à Savigny-sur-Orge puis à l’Institut national d’éducation populaire (INEP) de Marly-le-Roi jusqu’à l’ouverture, en 1951, du Centre de formation et d’études de l’Éducation surveillée à Vaucresson. Henri Michard en assume la direction jusqu’en 1974.
Les premières sessions de perfectionnement sont programmées en 1952 et regroupent des psychologues, des éducateurs et les délégués permanents à la liberté surveillée. Le secteur de la recherche, mis en place en 1958 est placé sous la responsabilité de Jacques Selosse. Il s’ensuit une succession de recherches au cours des années 1960-1970, publiées par Les Annales de Vaucresson à partir de 1963. Humaniste chrétien et laïc, proche d’Emmanuel Mounier et de la revue Esprit dès l’avant-guerre, il y publie de nombreux articles sur la délinquance juvénile. Membre du comité directeur de "Peuple et Culture", il y rencontre aussi bon nombre de futurs intervenants majeurs de Vaucresson : le sociologue Joffre Dumazedier, le psychopédagogue Gilles Ferry, l’autodidacte Bénigno Cacérès, ou d’autres encore qui enrichissent le champ disciplinaire de la formation des éducateurs par la psychanalyse, la psychiosociologie et la dynamique des groupes. Henri Michard tient aussi un rôle important dans l’élaboration des IVe et Ve Plans qui inscrivent l’Éducation surveillée comme secteur prioritaire de l’action sociale dans les années 1960. Il collabore activement au Conseil de l’Europe et multiplie les liens de recherche avec la Belgique, la Pologne et le Québec. Il contribue largement à la création du diplôme d’État d’éducateur spécialisé (DEES) en 1967. À la retraite en 1974, il se fait remplacer par Jacques Selosse à la tête de Vaucresson.

Texte : Jacques Bourquin

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