Logo Enfants en justice
Visite
Logo Ministère de la justice
Visite

BEAUTE-NERY Monique (1924-1990)

Notice

Née dans un milieu bourgeois du XVIe arrondissement de Paris, Monique Beauté y effectue à la fois sa scolarité et ses premiers pas chez les Guides de France. La guerre la pousse à se replier avec sa famille à Toulouse, où elle prépare et obtient le baccalauréat puis une licence de droit, devenant en même temps cheftaine Guide de France. A son retour à Paris en 1945, elle renonce à préparer la magistrature : elle doit d’abord s’occuper de sa sœur et travailler pour aider ses parents en donnant des cours dans une école privée de Saint-Denis.
En 1946, elle répond à l’appel lancé par la Supérieure du Refuge de Chevilly-Larue pour y participer à une expérience de scoutisme féminin. De cette initiative naît en 1952 l’Association nationale d’entr’aide féminine (ANEF) à laquelle elle contribue en y prenant la responsabilité de la section « Loisirs ».
Elle entre dans le même temps à la section des mineures de la prison de Fresnes où, comme éducatrice-chef, elle assiste à la révolte des mineures en 1947. Elle se voit ensuite proposer par l’inspecteur de l’Éducation surveillée Paul Lutz le secrétariat de la revue Rééducation qu’il vient de fonder. La librairie qu’elle ouvre rue de Navarre (Ve arr.), dite « la Boutique », spécialisée en pédagogie, psychologie et droit de l’enfance, devient à la fois le siège de cette revue (entre 1947 et 1954) et celui de l’Association nationale des éducateurs de jeunes inadaptés (ANEJI) créée en 1947 et dont Monique Beauté est la secrétaire générale adjointe jusqu’en 1957. Et alors que s’y attardent très vite des garçons et filles de la rue Mouffetard, Monique Beauté, aidée de Marie-Thérèse Perrin (autre secrétaire de l’ANEJI) et d’Angèle Berthy, se met en relation avec les Équipes, pour que de jeunes adultes viennent les épauler. Parmi eux, celui qui deviendra son mari : Claude Néry, avec lequel elle œuvre aussi avec l’Amicale du Nid.
Dans les années 1960, elle entre comme ingénieure d’études au Centre de formation et de recherche de l’Éducation surveillée (CFRES) à Vaucresson (voir Education surveillée). En tant qu’ingénieur d’études, elle y mène des interviews de jeunes filles et participe à des recherches. Elle monte aussi le syndicat CFDT Personnel Justice et adhère un temps au PSU. En 1985, elle publie un ouvrage sur les enfants d’immigrés algériens, Émigré en mon pays, en collaboration avec François Lefort. Déjà malade, Monique Beauté-Néry prend sa retraite en 1989, un an avant sa mort.

Texte : Samuel Boussion, Sylvain Cid

Source illustration : ENPJJ

Documents