Jean Chazal naît au Puy en 1907. Il entre dans la carrière judiciaire comme son père Jules Chazal de Mauriac, qui terminera ses fonctions comme président du Tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand. Après avoir exercé depuis 1931 les fonctions de juge, de substitut puis de procureur dans différents tribunaux auvergnats puis à Nevers, Jean Chazal se trouve en 1943 détaché par le ministère de la Justice auprès du Dr Grasset, secrétaire d’État à la Santé et à la Famille, pour diriger la coordination des administrations concourant à la « sauvegarde » de l’enfance déficiente et en danger moral. Il est secondé dans cette tâche par un major de l’Armée du Salut, Charles Péan, et une juriste sous-chef de bureau, Françoise Liévois. Délégué au Tribunal de la Seine en 1944, il devient en 1945 l’un des tout premiers juges des enfants. Loin de se cantonner à ces fonctions, Jean Chazal s’investit au contraire dans des associations spécialisées, dans l’enseignement et dans l’écriture d’ouvrages de vulgarisation. Il est notamment président, puis président d’honneur de l’ARPSEA (Association régionale parisienne de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence), président de 1954 à 1958, puis président d’honneur de l’Association internationale des juges des enfants (qui deviendra en 1978 l’AIMJ, Association internationale des magistrats de la jeunesse), administrateur de l’Association française de criminologie. Il intervient à l’Institut de Criminologie de l’université Paris II, participe à l’élaboration des programmes de la nouvelle école de cadres rééducateurs de Montesson, prend la parole au cours de multiples séminaires, colloques et congrès. Sur le terrain, il impulse notamment en 1950 l’un des premiers foyers de semi-liberté à Vitry-sur-Seine. Son amitié avec l’écrivain Gilbert Cesbron lui vaut d’être campé dans le personnage du juge du roman Chiens perdus sans collier, paru en 1954. Le roman sera adapté en film l’année suivante par Jean Delannoy, avec Jean Gabin dans le rôle du magistrat. En 1957, Jean Chazal entre à la Cour d’appel de Paris comme conseiller puis président de chambre. Il est nommé en 1966 conseiller à la Cour de Cassation, fonction qu’il conserve jusqu’à sa retraite en 1977. Il est fait chevalier, puis officier de la Légion d’honneur en 1960.
Texte : Sylvain Cid
Source illustration : collection du Centre d’expositions Enfants en justice, Savigny-sur-Orge
Adolie
Adolie, bibliothèque numérique de l’ENPJJ, propose des articles de Jean Chazal dans ses collections numériques.
Annuaire rétrospectif de la magistrature
Cette base de données initiée par Jean-Claude-Farcy et Rosine Fry présente les carrières et les données d’état civil de l’ensemble de la magistrature française ayant été en fonction de 1827 à 1987.
Entretien de Michel Chauvière avec Jean Chazal
Cet entretien transcrit réalisé par Michel Chauvière de Jean Chazal, Juge des enfants à Paris en 1945, est consacré la naissance officielle de l’Education Surveillée.
Unesdoc
Unesdoc, bibliothèque numérique de l’UNESCO, propose quelques ressources de et sur Jean Chazal.