Le 17 juillet 1943, l’association dite « Service social de sauvegarde de l’enfance de la région de Dijon » (future Association régionale pour la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, ARSEA) ouvre un Centre d’accueil et d’observation des mineurs délinquants dans un pavillon de l’hôpital psychiatrique de la Chartreuse. Celui-ci est investi par deux assistantes sociales, des infirmiers psychiatriques, un ancien directeur d’école pour la classe, un médecin, un psychologue et d’abord cinq éducateurs recrutés en juin 1946 dans les mouvements de jeunesse. En 1949, l’ARSEA loue à la CAF de Côte d’Or la propriété des Cèdres, à Chenôve, dans laquelle le centre d’observation déménage en 1953 après trois ans de travaux. Cet établissement a pour but d’éviter aux mineurs délinquants un long séjour en prison et de s’informer de leur personnalité avant leur jugement. Il accueille aussi d’autres catégories d’enfants, « arriérés », « caractériels », « corrections paternelles », « déficients », ""enfants en danger moral", « pupilles de l’assistance à l’enfance », "retardés, « vagabonds » au sein de deux sections : 9-14 ans, 14-18 ans. Ceux-ci peuvent être ensuite orientés soit vers une IPES (Institution publique d’Education surveillée), un « centre de rééducation » (à Montigny-sur-Vingeanne, au Prado de Salornay), un IMP (institut médico-pédagogique), un foyer de semi-liberté, un placement familial, une mesure de liberté surveillée ou un retour dans la famille. En 1958, un service d’observation en milieu ouvert (OMO) est mis en place, à titre expérimental d’abord et avec l’appui administratif et pédagogique d’Henri Michard, directeur du Centre de formation et d’études de Vaucresson dont une antenne est par ailleurs installée à Chenôve. Le centre d’observation devient un lieu de réflexions et d’études professionnelles qui sont diffusées dans les revues spécialisées. En 1961 une Consultation d’orientation éducative (COE) est créée pour permettre une première étude des mineurs et proposer une action éducative à partir d’enquêtes sociales, d’examens médico-psychologiques et d’entretiens éducatifs. Le centre d’observation ferme en 1973 : on lui préfère l’OMO et la COE. En 1977, ces deux services seront rassemblés dans le SOAE (Service d’orientation et d’action éducative) rebaptisé SIOE (Service d’investigation et d’orientation éducative) en 1992.
Texte : Sylvain Cid
Source illustration : plaquette du Centre d’observation (1962)
Fonds aux Archives départementales
Les Archives départementales de la Côte d’Or conservent plusieurs fonds autour du centre d’observation de Chenôve : fonds Etienne Jovignot, directeur du centre ( (89 J), fonds de l’Acodège, association gestionnaire du centre (72 J) et du CREAI de Bourgogne (125 J), versements de dossiers de l’Acodège (1877 W, 1985 W) et de la DDASS de la Côte d’Or (1056 W)...
L’Acodège
L’Acodège compte toujours parmi ses 42 établissements et services un Service d’investigation éducative (SIE), issu de l’histoire de l’observation pratiquée en Côte d’Or de 1943 à 1973.