Née à Angers en 1913, Marie-Louise Giraud entre à 21 ans comme novice à la congrégation Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur d’Angers où elle devient « de profession religieuse » en 1936. Elle exerce d’abord comme directrice d’une école primaire à Saint-Hilaire-Saint-Florent qui accueille des petites filles qui, placées généralement jusqu’à leur majorité à 21 ans au Bon Pasteur du fait de leur situation familiale défavorisée, sont refusées dans les écoles laïques.
Elle mène de front des études de philosophie (licence obtenue en 1946) et sa formation d’éducatrice à l’EFPP. Elle fait partie de la première session de formation où une dizaine de religieuses côtoient des laïques se destinant au métier d’éducatrices.
Devenue responsable éducative en 1950, elle crée au Bon Pasteur d’Angers, un C.O pour 3 groupes de filles. En 1955, elle est chargée de la formation spirituelle des jeunes religieuses. A partir de 1958, elle quitte Angers pour Charenton où, pendant 6 ans, elle est Mère Supérieure, portant le nom de Mère Marie Saint-Jean de la Croix et où elle crée deux nouveaux services : un petit C.O et un service en Milieu Ouvert.
Puis de 1964 à 1968, nommée Mère Supérieure du Bon Pasteur de Bourges, elle ouvre également un C.O. ainsi qu’une section d’accueil temporaire. Elle s’emploie d’abord à moderniser l’établissement, qui avait fait l’objet d’un rapport d’inspection assez défavorable en 1963. Elle doit ensuite préparer la passation de l’institution à la nouvelle équipe laïque de l’Education surveillée en 1967. Partenaire ouverte et utile auprès de Mademoiselle Prévaud, elle participe également à la convention collective de 1966. À Reims de 1969 à 1973, elle œuvre là encore à la passation du Bon Pasteur à une association chargée de rééducation.
Elle s’engage ensuite dans l’aide aux femmes se prostituant, habite à Pigalle dans une communauté implantée « en plein quartier prostitutionnel ». Lors de ses années à Paris, elle travaille bénévolement à la revue REPSA. Puis, dirigeant le Bon Pasteur d’Orléans, elle encourage cette communauté à la création d’une section du Nid. Enfin, elle s’investit dans une association d’aide aux personnes sans domicile et aux clochards. A partir de 1992, elle habite Dour en Belgique, où elle vit dans une petite communauté de sœurs de différentes nationalités, avant de revenir à Angers, à la maison de retraite de la maison mère du Bon Pasteur, où elle finit ses jours jusqu’à son décès en janvier 2011, à l’âge de 97 ans.
Texte : Claire Dumas