Née à Toulouse le 24 avril 1941, elle commence en 1966 sa carrière comme psychologue à l’Education nationale dans divers établissements de la région parisienne.
En 1971, elle rejoint l’Education surveillée au COE (Consultation d’orientation éducative) de Nanterre, puis elle intègre le centre de formation de Vaucressonen 1973 où elle entame une carrière de chercheuse. Pionnière dans une réflexion sur le genre et le sort réservée aux jeunes filles, elle publie une série de travaux marquants sur cette question. En 1977, elle rédige une des premières études sur les adolescentes placées à l’Éducation surveillée, On m’a placée un peu partout.
Puis elle publiera plusieurs ouvrages sur ces questions : La femme et la criminalité (1979) et De la pénitence à la sexologie (1982). Également passionnée par l’histoire de l’institution, elle intègre les séminaires de l’Association pour l’histoire de la protection de la jeunesse dans le cadre duquel elle poursuit sur ses thèmes de prédilection, avec l’étude de deux internats de l’Education Surveillée dédiées aux jeunes filles : Cadillac et Brécourt.
Rattachée au CNRS en 1984, elle continue son travail dans les archives de la justice des enfants et en tire un ouvrage majeur Marguerite B (1987). Ce récit sensible retrace le parcours institutionnel d’une adolescente placée à l’IPES de Cadillac qui s’y suicide en 1950. Ce portrait offre une analyse précieuse sur la permanence d’une violence institutionnelle qui s’exerce notamment dans le déni de la souffrance des jeunes filles dont la rééducation, pleine des promesses réformatrices de l’après 1945, ne devait plus rimer avec répression. L’histoire dramatique de Marguerite B inspire un documentaire éponyme réalisé par Gabriel Gonnet en 2000.
Au milieu des années 1990, Béatrice Koeppel s’éloigne de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et de la recherche. Tout en enseignant à l’université d’Amiens, elle retourne à ses fonctions de psychologue en accompagnant les couples recourant à la procréation médicalement assistée à l’hôpital de Clamart (Haut de Seine). Elle témoigne de cette expérience, dans un livre La vie qui revient. Dans un service de fécondation in vitro, publié en 2000.
Béatrice Koeppel décède en mai 2019 à Paris.
Texte : Séverine Dard