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MATTER Etienne (1859-1934)

Notice

Né à Paris et fils de pasteur, Etienne Matter sort ingénieur de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures et s’installe à Rouen pour y diriger l’ancienne maison de construction de machines à vapeur de Thomas Powell. En 1893, le décès de son épouse lors d’une épidémie de grippe le laisse seul avec quatre enfants. C’est au passage l’année suivante d’une mission salutiste dans la ville qu’il fait l’expérience d’une conversion radicale qui lui inspire le désir ardent d’entrer dans l’action apostolique. En 1896, Etienne Matter ferme son usine en proie aux difficultés et devient agent général de la Société de patronage des prisonniers libérés protestants auprès du pasteur Elie Robin. A ce poste, il développe particulièrement le Patronage des jeunes garçons protestants jusqu’à son maximum historique de 500 enfants placés dans l’année, aidé en cela par les lois de protection de l’enfance de 1889 et 1898. Sur le modèle du Patronage de l’enfance et de l’adolescence créé par Henri Rollet, ce patronage (qui succède à l’Ecole industrielle créée par le pasteur Robin) s’est doté en 1897 d’un asile temporaire à Paris et de centres de placement rural en Ardèche et dans la Drôme, puis en Corrèze, dans le Poitou et en Touraine. Par-delà ses fonctions à la Société de patronage, Etienne Matter se révèle un animateur de réseaux très actif, en particulier depuis son domicile du 55 rue de Vaugirard où il tient salon avec sa seconde épouse. Il assure de 1910 à 1927 la présidence de la Société de tempérance de la Croix-Bleue. Il est l’artisan de l’extension à la France de l’Alliance universelle pour la paix par le moyen des Eglises en avril 1914, du lancement des Semaines protestantes à partir de 1920, de l’implantation d’une Maison du protestantisme français au 47 rue de Clichy, mais aussi de la création en 1925 de l’Association amicale des rapporteurs et délégués aux tribunaux pour enfants. Il participe au Comité directeur de la Société des missions évangéliques de Paris et au Comité de la Fédération du christianisme social. Il est enfin membre de la Société générale des prisons, de l’Union des Sociétés de Patronage, de la Société internationale des questions d’assistance. Devenu secrétaire général de la société de patronage, il décède le 22 juin 1934, quelques mois avant que son asile provisoire ne soit épinglé par le journaliste Alexis Danan dans le contexte de la campagne de presse contre les « bagnes d’enfants ».

Texte : Sylvain Cid

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