La colonie agricole de Mettray est ouverte près de Tours en janvier 1839 par Frédéric-Auguste Demetz, magistrat, et son ami H. Bretignières de Courteilles. Il s’agit de recevoir des mineurs qui sont en prison et le plus souvent originaires des villes. Le projet devra leur permettre de « se rédempter par la religion, le contact avec la nature et le travail aux champs » ainsi que réintroduire ces jeunes dans le monde rural. Conjointement au projet, les fondateurs ouvrent une école de contremaîtres pour former les futurs « chefs de famille » qui s’occuperont d’une famille de 40 jeunes colons. La colonie de Mettray sera pendant une vingtaine d’année une véritable référence en France et en Europe où se créeront des colonies du même type.
En 1855 se joindra un autre projet très différent, « la Maison paternelle » destinée à recevoir une dizaine de jeunes issus des classes favorisées de la bourgeoisie dans le cadre de celui de la correction paternelle, en vertu de l’article 375 du Code civil. Ce projet très différent de celui de la colonie, très individualisé (on parlera de lycée pénitentiaire) disparaîtra en 1909.
L’histoire de la colonie qui durera près d’un siècle, évoluera dès le II° Empire vers un système de plus en plus pénitentiaire et disciplinaire avec 700 colons. Les chefs de famille seront remplacés par des gardiens dans un régime de type uniquement correctif qui s’aggrave au fur et à mesure des années. Elle sera fermée en 1937 dans le cadre des campagnes de presse contre les bagnes d’enfants.
L’écrivain Jean Genet qui fut colon à Mettray dans les années 1920 a évoqué la colonie de Mettray dans son ouvrage « Le miracle de la rose » publié en 1946.
Texte : Jacques Bourquin
Alexis Danan et Mettray (France 2/INA, 2002) [VIDEO]
Le 5 juin 2002, à l’occasion de l’annonce gouvernementale du programme de lutte contre la délinquance et notamment du projet de centres fermés pour les mineurs délinquants, le journal de France 2 diffuse un reportage qui traite de la vie dans les bagnes pour enfants et maisons de correction d’autrefois, puis de l’expérience de centre fermé à Juvisy arrêtée 25 ans auparavant...
Bibliothèque numérique de l’ENAP
Le portail de la Bibliothèque numérique de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) propose de nombreux documents numérisés sur la colonie pénitentiaire agricole de Mettray.
Fonds aux Archives départementales d’Indre-et-Loire
Ce fonds d’archives conservé aux Archives départementales d’Indre-et-Loire, mesurant 12 mètres linéaires et coté en 114J, se compose de dossiers manuscrits, de dactylographies, de livres, d’imprimés, de plans, de gravures, de photographies (tirages et négatifs), de plaques de verres et de cartes postales.
L’ITEP « La Paternelle » à Mettray aujourd’hui
Sur les lieux de l’ancienne colonie, l’association La Paternelle à Mettray gère un dispositif ITEP.
Les colonies pénitentiaires dans « La marche de l’histoire » (France Inter, 2013) [AUDIO]
La Marche de l’histoire sur France Inter a consacré son émission du 1oct 2013 aux colonies pénitentiaires, l’exemple de Mettray étant cité à plusieurs reprises, avec de nombreux témoignages d’anciens.
Un album de vingt lithographies (1844)
La collection Philippe Zoummeroff, mise en ligne sur le portail Criminocorpus, contient un album de vingt lithographies exécutées d’après les compositions de l’architecte de Mettray, A. Thierry.
Un témoignage radio de Raoul Léger (2003) [AUDIO]
Le 24 novembre 2003, Daniel Mermet reçoit Raoul Léger dans son émission Là-bas si j’y suis . Agé de 92 ans, ce dernier évoque les lourds souvenirs de ses cinq années passées à la colonie pénitentiaire agricole de Mettray.
« Un jour à Mettray » (M. Basdevant, 1989) [VIDEO]
A travers les témoignages de Raoul Léger et d’André Clarté, anciens colons, ce film documentaire en ligne sur Adolie décrit la difficulté des conditions de vie et de détention de la colonie agricole et pénitentiaire de Mettray entre 1920 et 1930.