Logo Enfants en justice
Visite
Logo Ministère de la justice
Visite
Logo de l'article Monographies d’établissements

Saint-Maurice (1872-1993)

Notice

La colonie pénitentiaire agricole pour jeunes détenus de Saint-Maurice est créée en 1872 dans l’ancien domaine impérial de Lamotte-Beuvron en Sologne. Elle comprend les restes d’un vieux château du XIIIe siècle ainsi que les bâtiments d’un château moderne avec ses dépendances, entouré de 426 ha de terres, dont 200 de labours et de prairies. Comme à Saint-Hilaire et aux Douaires, le parti pris y est celui de l’amendement de l’enfant par le travail aux champs. En 1936, un rapport de l’Administration pénitentiaire révèle que sur 226 pupilles, majoritairement originaires de la ville (les 4/5e), les deux tiers travaillent encore à la ferme pour 43 seulement affectés aux ateliers artisanaux (scierie, ferblanterie, menuiserie, forge, cordonnerie).

De cette « maison de correction », dont la nouvelle appellation de Maison d’éducation surveillée depuis 1927 n’a remédié en rien aux anciennes pratiques disciplinaires à l’efficacité désastreuse, l’administration souhaite faire un établissement modèle à partir du Front populaire. Une première tentative de réforme lancée en 1936-1937 se solde par un échec, notamment pour n’avoir pas su offrir une préparation adaptée au nouveau personnel de moniteurs-éducateurs appelé à la rescousse, formé par Jacques Guérin-Desjardin, ni associer à cet effort le personnel pénitentiaire en place. Une seconde réforme initiée en 1938 doit sa réussite à l’action de deux fonctionnaires de l’Administration pénitentiaire qui sont alors nommés directeur et sous-directeur de l’institution : Vincent Hourcq et René Courtois.

Après 1945, l’établissement devient une Institution publique d’Éducation surveillée (IPES), que l’on désigne aussi sous le nom d’Internat professionnel d’Éducation surveillée, ou simplement d’école professionnelle de Saint-Maurice. La conversion à la rééducation se poursuit progressivement, les personnels pénitentiaires disparaissent tandis que se met en place un projet pédagogique basé sur une formation professionnelle diversifiée qui peut conduire les jeunes apprentis jusqu’au certificat d’aptitude professionnel (CAP). Au milieu des années 1960, l’internat accueille un effectif de 165 garçons, de 15 à 17 ans à l’admission, auxquels on apprend pendant deux ans l’ajustage, le tournage, la mécanique automobile, le fraisage, le dessin industriel en mécanique, la serrurerie, la maçonnerie, la menuiserie, la peinture, la plâtrerie, la plomberie, l’agriculture, l’horticulture et la mécanique rurale.

L’IPES de Saint-Maurice ferme ses portes en 1993, dans un contexte plus favorable au milieu ouvert et aux petites structures.

Texte : Sylvain Cid

Documents

Liens externes

Adolie

Bibliothèque numérique patrimoniale de l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), Adolie propose de nombreuses ressources sur l’IPES de Saint-Maurice, en particulier des photographies.

Bibliothèque numérique de l’ENAP

Le portail de la Bibliothèque numérique de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) propose de nombreuses photographies de la Maison d’éducation surveillée de Saint-Maurice.

Cartes postales du Cercle de recherches généalogiques du Perche-Gouët

Le site propose 36 cartes postales de la période de la colonie pénitentiaire agricole.

Collections du Musée national de l’éducation (Munaé)

Le Munaé propose à la consultation en ligne de nombreuses photographies de l’IPES de Saint-Maurice.

Criminocorpus

Musée numérique de l’histoire de la justice, des crimes et des peines, le portail Criminocorpus propose plusieurs ressources sur la colonie pénitentiaire agricole devenue Maison d’Education surveillée de Saint-Maurice.

Les archives de René Courtois aux Archives nationales

Au début de septembre 1938, René Courtois (1907-1992), promu sous-directeur de l’Institution Publique d’Éducation Surveillée (IPES) de Saint-Maurice, et Vincent Hourcq s’associent au projet de réforme de l’Éducation Surveillée qui vise dans un premier temps à réformer l’établissement de Saint-Maurice.

Saint-Maurice [1ère partie] : une institution pour mineurs de l’administration pénitentiaire. De la correction à la rééducation (M. Basdevant, 1993) [VIDEO]

Le film documentaire Saint-Maurice [1ère partie] : une institution pour mineurs de l’administration pénitentiaire. De la correction à la rééducation, réalisé en 1993 par Michel Basdevant, est en ligne sur Adolie, la bibliothèque patrimoniale de l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse.

Saint-Maurice [2ème partie] 1945-1992 : de l’âge d’or à la fermeture (M. Basdevant, 1993) [VIDEO]

Le film documentaire Saint-Maurice [2ème partie] 1945-1992 : de l’âge d’or à la fermeture, réalisé en 1993 par Michel Basdevant et disponible en ligne sur Adolie, aborde la période de l’IPES de Saint-Maurice.