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Violences institutionnelles

Notice

Physiques ou psychologiques, inopinées ou ordinaires, assumées ou clandestines, les « violences institutionnelles » parsèment largement toute l’histoire de la prise en charge judiciaire des mineurs. Aussi pourrait-on s’étonner que le concept lui-même soit aussi jeune. C’est un chercheur psychiatre, le docteur Stanislaw Tomkiewicz (1925-2003) qui le forge en 1981 et le premier entreprend de l’instruire scientifiquement à partir de sources contemporaines accessibles : presse, témoignages de mineurs et de professionnels. Beaucoup n’ont pas attendu ces travaux théoriques pour dénoncer ou disqualifier les institutions d’enfermement ou d’accueil des mineurs de justice. Longtemps, ces critiques ont peu dépassé le cercle des spécialistes, des inspecteurs et des législateurs, s’inscrivant dans des débats pénitentiaires renouvelés qui questionnaient bien plus la valeur corrective des institutions qu’elles n’entraient dans le détail de leurs dérives. Il a fallu attendre les années 1920 et 1930 pour que les moyens de l’analyse soient utilisés de façon systématique : des journalistes engagés associent alors visites sur place, enquêtes et recueil de témoignages pour documenter le scandale des « bagnes d’enfants » et autres « maisons de supplices » ou « de tortures », ouvrant la voie à de futures réformes.
Au fond, comment penser la « violence » d’institutions censées elles-mêmes porter remède à des comportements individuels déviants, comme les violences juvéniles par exemple ? Pour Stanislaw Tomkiewicz, l’affirmation de ce concept qui renverse la perspective est d’abord un acte militant, avant de devenir rapidement l’amorce d’une recherche interdisciplinaire qui distinguera ce qui relève de la « violence sociologique », « inhérente à toute institutionnalisation », de la « violence admise » ou « inadmise » (la « surviolence »), dont l’appréciation varie considérablement selon les sensibilités dans le temps comme dans l’espace…

Texte : Sylvain Cid

Source illustration : fonds Stanislas Tomkiewicz, brochure « A propos de la Boëre et de ses émules » (voir "L’affaire du patriarche" ci-après dans les images)

Documents

Liens externes

Enfermements et éducations (RHEI, 2005)

"L’histoire de la prise en charge des enfants « à corriger » se confond souvent avec l’histoire des dérives disciplinaires de ces institutions totales, qui pourtant renaissent périodiquement de leurs cendres."

Site de l’AFIREM

L’AFIREM (Association française d’information et de recherche sur l’enfance maltraitée) a été créée en 1979 sous l’impulsion d’un pédiatre, Pierre Straus, dans un contexte de déni de la maltraitance à enfants de la part des professionnels concernés, et en l’absence de travail en pluridisciplinarité.

Site de l’association Les Amis de Tom

La disparition de Stanislaw Tomkiewicz le 5 janvier 2003 reste pour beaucoup, une perte considérable. Nous avons créé une association dénommée : « TOM, L’ASSOCIATION DES AMIS DE STANISLAW TOMKIEWICZ ». Cette association a pour but d’assurer la continuité et la transmission des idées, des combats de l’œuvre de Stanislaw Tomkiewicz.

Site de l’ISPCAN

Créée en 1976, l’ISPCAN (Société Internationale pour la prévention des mauvais traitements et négligences envers les enfants) organise tous les deux ans un congrès mondial et publie une revue spécialisée, Child abuse and neglect.

Site de la Fédération des Comité Alexis Danan

"C’est en 1936 qu’Alexis Danan prit le premier conscience de la grande carence existant en France. Peu de lois protégeaient les enfants et celles-ci étaient peu ou mal appliquées. Alexis Danan s’attaqua d’abord aux institutions en place. Le 31 Mai 1936, il lança un appel à la France entière dans le journal « Paris Soir », dont il était un brillant collaborateur : "Nous demandons qu’il en soit de l’Enfance malheureuse dans ce pays et de l’Enfance tout court, comme il en est des jardins et des monuments des villes qui sont placés sous la protection du public". Cet appel fut entendu, les consciences s’éveillèrent, les Comités étaient nés. Ils sont aujourd’hui plus de 100 en France, regroupés en fédération."

Site du Contrôleur général des lieux de privation de liberté

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGPL) est une autorité indépendante instituée par la loi du 30 octobre 2007. Il peut visiter à tout moment, sur l’ensemble du territoire français, tout lieu où des personnes sont privées de liberté. Il veille à ce que les personnes privées de liberté soient traitées avec humanité et dans le respect de la dignité inhérente à la personne humaine. Il s’attache en particulier aux conditions de détention, de rétention ou d’hospitalisation mais aussi aux conditions de travail des personnels et des différents intervenants en ce qu’elles impactent nécessairement le fonctionnement de l’établissement et la nature des relations avec les personnes privées de liberté.