Jean Chazal devient président de l’Association internationale des juges des enfants (AIJE) en 1954. Cette association accessible à tous les magistrats attachés à une juridiction pour mineurs a été créée en 1930 à Bruxelles pour « favoriser l’étude de toutes les questions relatives aux tribunaux juvéniles » et « développer les idées concernant la protection de l’enfance en organisant systématiquement les congrès internationaux ». Elu lors du quatrième congrès international qui réunit à Bruxelles 186 représentants de 30 Etats, Jean Chazal est le deuxième dirigeant français de l’association après Henri Rollet qui en a été le premier président honoraire. Le juge parisien assigne alors deux objectifs aux activités de l’organisation : la prévention et l’engagement dans un mouvement international de défense sociale. D’une part, « il faut approfondir toutes les questions que pose la prévention, qui, dans ses aspects sociaux, judiciaires, administratifs et économiques, ouvre devant nous un vaste champ d’étude. » D’autre part, « il est bon que nous soyons l’aile marchante de la magistrature. [...] Actuellement, dans tous les pays du monde, se dessine un mouvement en faveur de cette défense sociale, défense sociale humaine. On veut non seulement neutraliser mais d’abord et surtout rééduquer le délinquant, [...] l’expérience qui inspire essentiellement la défense sociale est celle des tribunaux pour enfants ». Au cinquième congrès qui clôt le mandat présidentiel de Jean Chazal, l’AIJE prend le nom d’Association internationale des magistrats de la jeunesse (AIMJ) afin de s’ouvrir à toutes personnes exerçant une fonction juridictionnelle à l’égard des mineurs.

Texte : Sylvain Cid

Source : brochure « AIMJ. Congrès internationaux 1930-1970 », [s.l.n.d], p. 23